De et avec Silvia Gallerano
mise en scène Daria Lippi
un texte de Sonia Antinori
une production MALTE
co-produit par OTSE / RESET / la Fabrique Autonome des Acteurs / Teatro Metastasio(Prato)
Création prévue à l’été 2019
Le discours d’une femme à son père, un homme âgé et énigmatique, qui plane dans son absence comme emblème de la perte et du désir. C’est avec un appel direct, une demande d’écoute, une requête d’attention, bien que tardive, que la fille quadragénaire se tourne vers ce père, une fois leader d’un mouvement étudiant qui présageait un monde de paix et d’égalité, et dont le manque l’a profondément marqué. C’est une accusation violente et une déclaration d’amour, en même temps qu’une tentative désespérée de compréhension, qui pousse la fille à reconstruire comme dans un puzzle l’expérience politique, aujourd’hui si démodée, de ce garçon de soixante-huit ans qui semble avoir placé le public avant le privé. La femme parcourt, avec le regard aigu de la souffrance, la biographie d’un père inconfortable, symbole d’une prise de conscience atteinte au prix d’un choix difficile et rigoureux, à travers les étapes de l’engagement et de la radicalisation, dans une Italie brisée par le terrorisme de droite et de gauche, secouée par la tourmente politique et les attaques d’impénétrables pouvoirs organisés. Et tandis que le naufrage du titre dénonce les effets violents d’une passion vécue jusqu’à l’extrême, le sentiment d’inadéquation qui imprègne l’action fait allusion à l’échec inexorable de chaque génération et à la recherche organique, obstinée du salut. La recherche de vérité, que la fille exprime avec un choeur de voix internes, évoque un monde paradoxale et possible, où les affects deviennent tangibles et les distances sont réduites. Ainsi, cette lettre au père finit par combler cette déchirante demande d’affection, elle se fait confession de sa propre histoire, de son naufrage personnel.
E questo è forse l’ultimo rimprovero, perché il mondo che ho visto io attraverso i tuoi occhi, non è quello che ho trovato. E questo è quello che mi ha spinto giù, perché per quanto mi girassi tutt’attorno, per anni e anni non ho riconosciuto niente e nessuno, come se fosse una favola quella che mi avevate raccontato, raccontandovela. E ti ho maledetto. Te e mia madre, non solo per avermi fatto, ma per avermi fatto quando il futuro era talmente grande, che era già passato. O per avermi costretto a credere che qualcosa stava succedendo, quando è come se non fosse successo niente. Anzi. Il naufragio.
—————
Lui aveva finito il liceo, doveva andare all’università. Milano. La Statale. Ma non era un anno come gli altri e qui c’è anche il caso, anche il caso, oppure no. Oppure era la sua natura e sarebbe successo comunque. Il passo è breve. Verso destra o verso sinistra. Ma il senso di giustizia, la percezione del privilegio, Cristo, Kant e un amico che gli allunga Mao Tse Tung e il gioco è fatto. Lui è il secondo maoista della Statale, anche se è una catastrofe fin dal primo discorso in pubblico perché la maggioranza degli studenti non ne ha mai sentito parlare e gli altri, quelli di sinistra veri, i falce e martello, che partivano dall’antifascismo, quelli erano molto più acuti e quella manciata di ragazzotti che si facevano avanti a spiattellare Mao e compagnia bella, manca poco che li linciano. Ma anche nella politica, no, anche nella politica ci sono le mode e tempo qualche mese cambia tutto,viene su il mondo, l’università, le manifestazioni e tutto il resto. Conversione di massa al maoismo.